
Giorgia Meloni à Rome, en Italie, le 16 septembre 2024. ( POOL / PHIL NOBLE )
Les déficits publics de l'Italie en 2023 et 2022 ont été revus en baisse, en raison de nouvelles méthodes de calcul, a indiqué lundi l'Institut national des statistiques (Istat) italien.
Le déficit enregistré en 2023 a été ramené à 7,2% du produit intérieur brut (PIB), contre 7,4% estimés en avril. En 2022, le déficit s'est réduit à 8,1%, contre 8,6% auparavant. Cette année, Rome compte diminuer le déficit à 4,3% du PIB.
Autre bonne nouvelle pour le gouvernement de Giorgia Meloni, le ratio de la dette publique a été baissé pour 2023, passant de 137,3% à 134,6% du PIB. Ce taux reste cependant le plus élevé de l'Union européenne derrière la Grèce.
La croissance économique en Italie a aussi été revue par Istat en baisse pour 2023, à 0,7%, contre 0,9% estimé auparavant.
A l'inverse, pour 2022 et 2021, la croissance a été ajustée en hausse, à respectivement 4,7% et 8,9%.
Ces annonces font partie d'une série de révisions des taux de croissance et d'endettement de l'Italie pour les années 1995 à 2023.
Pour le gouvernement Meloni, ces chiffres étaient très attendus, car en remontant les taux de croissance de 2021 et 2022, l'Istat contribue mécaniquement à diminuer le ratio de la dette publique par rapport au PIB.
Le gouvernement de Giorgia Meloni espère obtenir ainsi des marges de manœuvre pour le projet de budget 2025, qu'il peine à boucler, faute de ressources.
Ce budget s'annonce très serré, alors que la coalition de droite et d'extrême droite cherche à financer plusieurs de ses promesses électorales, dont une baisse des impôts pour les revenus modestes et des mesures pour relancer la natalité.
Ces révisions du PIB auront donc un impact sur le budget ainsi que le plan de redressement des comptes publics que le gouvernement italien doit présenter prochainement à Bruxelles.
Rome veut ramener son déficit public dès 2026 en dessous du plafond de 3% du PIB fixé par le Pacte de stabilité, avait annoncé mardi dernier le ministère de l’Économie.
Visée par une procédure européenne pour déficit excessif, comme six autres États membres, dont la France, l'Italie devra expliquer dans son plan de redressement la manière dont elle compte revenir dans les clous.
Ayant opté pour une période d'ajustement allongée à sept ans, au lieu de quatre ans, Rome devra également présenter en contrepartie des réformes structurelles, notamment en matière de concurrence, justice et administration publique.
L'Italie prévoit dans son plan "une hausse moyenne proche de 1,5%" par an de ses dépenses publiques nettes sur la période de redressement.
Les chiffres du plan de redressement devaient être affinés après la révision des taux de croissance de ces dernières années annoncée lundi par l'Istat.
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